162 J Forges et laminoirs de Breteuil

  • Sujet : métallurgie ; comptabilité d'entreprise ; création d'entreprise ; entreprise industrielle ; bâtiment industriel
  • Description :

    Documents relatifs à l'activité de métallurgie des Forges et Laminoirs de Breteuil et des entreprises qui lui sont associées : documents d'administration générale, finances, gestion du personnel, documents relatifs aux achats, à la production et au commerce, échantillons, photographies, plaques de verre et plans.

    Fac similé

    Dans les bureaux, un fac similé d'une attestation datant du 16ème siècle (dont l'original est aujourd'hui aux Archives nationales), portant sur la vente de boulets de canon au roi François 1ER a été récupérée. Cette vente, longtemps rattachée à l'histoire de l'entreprise et donc, fortement ancrée dans l'esprit de ses ouvriers, est aujourd'hui remise en cause par Bernard Lizot, historien local. Il précise que la vente a certes bien eu lieu dans les alentours de Breteuil, mais implique plus spécifiquement une entreprise alors voisine des Forges et Laminoirs de Breteuil.

  • Date :

    1895-2012

  • Description physique : Métrage conservé : 11.59 ml

  • Identifiant :

    162J/1-441

  • Langue : Français, Anglais, Flamand, Turc, Grec

  • Relation :

    5M/298 Dossier de surveillance des appareils à vapeur pour les Forges et Laminoirs de Breteuil, 19ème siècle

    18W/79 : Etablissements classés

    1485W/5 : Etablissements classés

  • Localité : Breteuil-sur-Iton (Eure, France)
  • Droits :

    Communication autorisée dans le respect de la législation sur les archives publiques. Les dossiers de contentieux sur l'accident de 1987 sont soumis à un délai de communicabilité de 75 ans, pour les cotes 162J/70-162J/72. Les dossiers de contentieux impliquant du personnel sont quant à eux soumis à un délai de communicabilité de 50 ans, pour la cote 162J/288.

    Communicable

    Reproduction autorisée dans le respect de la législation sur les archives publiques.

  • Organisme : Archives départementales de l'Eure
  • Origine : Documents recueillis suite à la liquidation et à la fermeture de l'entreprise Forges et laminoirs de Breteuil.
  • Biographie ou Histoire :

    Installée sur le site d'une ancienne maladrerie fondée au 11ème siècle, l'usine des Forges et Laminoirs de Breteuil est également connue sous l'appellation "Forges de la Madeleine", qui rappelle le nom de la sainte sous la protection de laquelle était placée la léproserie.

    Transformée en ferme, les bâtiments de la maladrerie sont vendus au milieu du 19ème siècle, d'après Bernard Lizot, à Victor Michel Augustin Moncel, qui y installe une usine à fer en 1855. Si l'activité de l'entreprise est d'abord orientée dans le négoce des fers, le créateur de l'usine de la Madeleine souhaite également développer son activité en les transformant. Refendage, cisaillage, forgeage et laminage font alors partie des activités de la société. Mais, si nous nous référons au Manuel Qualité de l'entreprise, il semblerait que Jean Moncel se soit rendu acquéreur de la Madeleine en 1755.

    Suite à des difficultés rencontrées de 1870 à 1884, Victor Moncel se voit dans l'obligation de vendre son bien à la société Carel et Cie du Mans en 1884. Le nouveau propriétaire, Jules Carel créé alors la "Société des Forges de la Madeleine" dont la principale production est celle du fer à cheval, en plus de ses activités de négoce, et de travail du fer. En 1899, la société change d'appellation et devient "Forges et Laminoirs de Normandie", avant d'être connue, en 1901, sous le nom "d'Acieries et Forges de Normandie".

    C'est en 1904 que la Société des Fers et Metaux de Rouen se rend acquéreur de l'usine. Rapidement cependant, en 1906, elle est revendue à la société Forges d'Entre Deux Bois située à Hautmont, dans le Nord de la France. Les deux entreprises sont alors regroupées et prennent le nom de "Société Anonyme des Forges d'Entre Deux Bois et de Breteuil". En 1907, l'entreprise connaît une avancée majeure avec la réalisation de l'embranchement ferré reliant l'usine à la gare de Breteuil.

    Durant la Première Guerre mondiale, faute de main d'œuvre, la société se voit dans l'obligation de fermer ses portes en août 1914, avant de les rouvrir au mois d'octobre de la même année. A la fin de la guerre, un monument aux morts, réalisé par les ouvriers, est édifié en bordure de la route de Verneuil, à la mémoire de leurs collègues morts au combat. Inauguré au mois de mai 1920, le monument est aujourd'hui toujours visible.

    Si les bâtiments de l'usine de Breteuil n'ont pas connu de dommages majeurs à cause de la guerre, le problème se pose en revanche pour l'usine d'Hautmont, occupée par les Allemands qui l'ont dévastée. Cette situation conduit la direction à créer deux nouvelles sociétés, soit une par usine. L'usine de Breteuil s'appelle désormais "Forges et Laminoirs de Breteuil" et est dirigée par Jules Gillet, issu d'une famille de propriétaires exploitants agricoles d'Hautmont. Confrontés à une concurrence accrue, la société doit se démarquer. Elle se tourne alors vers le relaminage de rails usages déposés par la SNCF. Ces rails, transformés, permettent de produire des ronds destinés à armer le béton. L'usine d'Hautmont quant à elle devient la "Société Nouvelle des Forges et Laminoirs d'Entre-Deux-Bois". Son capital est réparti entre plusieurs actionnaires dont le principal fut la Société des Forges et Laminoirs de Breteuil.

    En 1953, tandis que l'entreprise est toujours aux mains de la famille Gillet, celle-ci créée une nouvelle société particulière appelée Norinco, qui reprend et développe l'activité de chaudronnerie et de charpente industrielle des Forges et Laminoirs de Breteuil. De cette usine, nous possédons notamment des albums photos qui reprennent ses réalisations majeures, mais également des plans. Des plans qui concernent non seulement le bâti industriel, mais également les nombreuses maisons ouvrières, construites pour la plupart à partir des années 50.

    En 1962, les Forges et Laminoirs de Breteuil sont cédées à Hubert Cromback qui assure la continuité de l'usine à l'intérieur du Groupe Crometal. C'est sous sa gérance, et sous la direction de Michel Dubus, qu'un accident mortel est survenu dans l'usine en 1987, tuant deux ouvriers. De plus, il est à noter qu'une nouvelle société connue sous le nom "Breteuil Armatures" est également créée. Nous pouvons croire, grâce aux documents en notre possession, que cette dernière est une filiale des Forges et Laminoirs de Breteuil. De nouveau à la suite de difficultés rencontrées par l'entreprise (restructuration de la SNCF et ralentissement des investissements), le site est revendu et intégré au groupe anglais Queenborough Rolling Mill.

    En septembre 2004, la société est reprise par un groupement de trois sociétés anglaises, MACALLOY Ltd, M-TRACK UK Ltd et PIONEER STEEL TRADING Ltd. Les Forges et Laminoirs de Breteuil prennent alors le nom de "FLB S.A.S".

    En 2011 enfin, la société désormais appelée Fonderie et Laminoir de Breteuil, est reprise par le groupe marocain Raccords Cuivres et Laitons. Ne parvenant pas à redresser l'entreprise en difficultés depuis quelques années, elle connaît une dernière liquidation en 2014.

    Historique rédigé à l'aide de la publication de Bernard Lizot, et de l'historique situé dans le Manuel Qualité de l'entreprise.

  • Histoire de la conservation :

    Suite à la liquidation de l'entreprise en février 2014, les Archives départementales de l'Eure se sont rendues sur le site industriel au mois de mars de la même année, afin d'examiner les documents d'archives de la société. Un mois plus tard, une équipe d'archivistes composée de cinq personnes est allée collecter ces mêmes documents, conservés pour certains, dans des locaux ouverts à tout vent. Durant deux jours, ils ont ainsi trié des documents couverts de poussière et de graisse, qui ont été nettoyés après leur arrivée aux Archives départementales de l'Eure.

  • Modalités d’entrée :

    Collecte des archives sur le site industriel à la suite de la liquidation, et après acceptation du mandataire judiciaire Maître Zolotarenko.

  • Information sur l’évaluation :

    Lors du classement de ce fonds, nous avons procédé à quelques éliminations. Pour certaines thématiques, nous avons décidé de procéder à un échantillonnage qui s'est attaché à suivre des bornes chronologiques. Ainsi, pour les dossiers de la SNCF, pour l'APAVE, les grands livres, les inventaires, les stocks et les livres de paie, nous avons conservé les documents tous les 5 ou 10 ans.

  • Accroissement :

    En 2019, le versement des archives restantes conservées par la société Archives Assistance Express depuis la dernière liquidation du site en 2014sera possible.

  • Mode de classement :

    Pour la constitution du plan de classement, nous avons fait le choix d'intégrer les entreprises partenaires à la suite, afin de bien distinguer l'activité et la singularité des Forges et laminoirs de Breteuil, de Norinco, de la SIFM et de la société Iton Seine. Par contre, les documents de la société Breteuil Armatures, produits conjointement avec les documents des Forges et laminoirs n'ont pas été dissociés du fonds.

  • Conditions d’accès :

    Communication autorisée dans le respect de la législation sur les archives publiques. Les dossiers de contentieux sur l'accident de 1987 sont soumis à un délai de communicabilité de 75 ans, pour les cotes 162J/70-162J/72. Les dossiers de contentieux impliquant du personnel sont quant à eux soumis à un délai de communicabilité de 50 ans, pour la cote 162J/288.

    Communicable

  • Conditions d’utilisations :

    Reproduction autorisée dans le respect de la législation sur les archives publiques.

  • Bibliographie :

    Ouvrages

    Archives départementales de l'Orne, Forges et métallurgie dans l'Orne , Alençon, 1986, BIB2969

    Arnoux Mathieu, Mineurs, férons, et maîtres de forge, études sur la production du fer dans la Normandie du moyen-âge, XIème-XVème siècles , Joué- lès- Tours, Editions du Comité des Travaux Historiques et Scientifiques, Editions La Simarre, 1993, BIB4863

    "L'acier", in Techniques et Architecture , n°7-8, 1955, p 44-70

    "Forges et Laminoirs de Breteuil", in L'opinion économique et financière, n°23, novembre 1955, p16, BIB 7805

    Lepla Denis, Bourth, quelques aspects de la métallurgie normande , Rouen, Université de Rouen, 1992, 108 BR 4

    Lizot Bernard, L'usine de la Madeleine à Breteuil , BR 0125

    Richard Guy, La métallurgie normande en 1845 , Nancy, Centre de Recherches de l'Histoire de la Sidérurgie, 1964, BIB6978

    Richard Guy, Les forges normandes en 1794- Rapport sur les forges, fonderies de canons et manufactures des départements de l'Eure et de l'Orne, suivi de quelques observations sur les mines et forêts , Jarville, Centre de Recherche de l'Histoire de la Sidérurgie, 1968, BIB6977

    Vidalenc Jean, La petite métallurgie rurale en Haute-Normadie sous l'Ancien Régime , Paris, Domat-Monchrestien, 1946, in n°8, 250p BIB904

    Périodiques :

    Vingt-six licenciements aux Forges et Laminoirs , Paris Normandie du 23/04/ 1994, PG21D / 488

    Vers le rachat des forges et laminoirs par une holding anglaise , Le Réveil normand, du 27/ 04/ 1994, PG 193/62

    Forges et Laminoirs de La Madeleine : l'Angleterre pour les médaillés du travail , Paris-Normandie du 1er juillet 1995, PG 21G/ 503

    Un destin en fer forgé , Eure magazine, dec 1996, PG 550/4

    Grève tournante aux Forges et Laminoirs , Paris-Normandie, 17 mai 2000, PG21D/561

    Dans l'attente de repreneurs , Le Réveil normand du 11/02/ 2002, PG 193/ 78

    Les Forges et Laminoirs de Breteuil en redressement judiciaire , Paris Normandie du 06/ 02/ 2004, PG21D / 606

    Dépôt de bilan des Forges et Laminoirs , Paris Normandie, 9/ 02/ 2004, PG21D / 606

    La production a repris aux Forges et Laminoirs de la Madeleine , La dépêche, 12 au 18/02/ 2004, PG174 / 93

    26 licenciements au 1er mai , La dépêche Verneuil, du 22/04/ 1994, PG 174/ 73

    Un espoir de reprise pour les Forges et Laminoirs , Paris Normandie, du 24 et 25/ 07/2004, PG21D / 611

    Un repreneur providentiel , Le Réveil Normand du 4/ 08/2004, PG 193/83

    Les salariés entre colère et espoir , Le Réveil Normand du 22/ 06/ 2011, PG 193/ 96

    Cent emplois à l'horizon 2012 , La dépêche, du 23/11/2011, PG174/ 108

    Menace sur la fonderie , Paris Normandie du 21/ 02/ 2014, PG21D / 774

    Un très grand gâchis, Paris Normandie, 01/03/ 2014, PG21D / 775

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