Quittances, extraits de rôles, mandements, contraintes et requêtes en décharge concernant les décimes et autres impositions des Mathurins de Gisors. « Messieurs le lieutenant général, le lieutenant criminel, prevost, président, bourgeois et habitans de la ville et comté de Gisors, supplient humblement les religieux de la Sainte-Trinité, rédemption des captifs du couvent de Nostre-Dame-de-Liesse lez Gisors, vous remonstrant que sur le bruit d'une nouvelle imposition sur les habitans, bourgeois et autres pour le remboursement et acquit des dectes de la ville, on menace les supplians de les imposer sans distinction d'immunitez ny de privilèges, ce qui les oblige d'avoir recours à vous pour vous faire connoistre ou plus tost vous faire ressouvenir qu'en premier lieu Messieurs vos ancestres, vous-même et toute la ville les ont receus comme mendiants et questeurs, ce qu'ils ont exercé dans la ville et ailleurs pendant plusieurs années, n'ayant interrompu leur queste que depuis quelque temps : ainsy leur mendicité receue, permise et tolérée les redime de la crainte d'estre imposez ; qu'en second lieu les supplians ne sont ny habitants ny demeurans dans laditte ville de Gisors, mais seulement compris dans les escarts et qu'ils doivent conséquemment jouir des mêmes privilèges que le Boisgiloud et autres escarts non compris dans l'imposition à faire ; qu'en troisième lieu vous sçavez tous en général et en particulier que tous les biens et facultez des supplians sont divisez par leur règle et statuts en trois égales portions, sçavoir : l'une pour les captifs, et que les deux autres sont plusqu'insufisantes pour la subsistance des religieux et pour la réparation de leurs édifices et de leur église ruinée, estayée et dans un estat si déplorable qu'elle demande plus tost la continuation de vos charitez que la surcharge prétendue dont elle sollicite aujourd'huy l'anéantissement envers vostre piété et voslre zèle pour le culte de Dieu et de la Sainte-Vierge... ».