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Brotonne (Droit de chauffage dans la forêt de).
Copie et traduction informes (XVIIe siècle) de la donation faite aux religieuses de Préaux par Robert IV, comte de Meulent, de deux charretées de bois pour leur chauffage dans la forêt de Brotonne (s. d. Fin du XIIe siècle) ; ordonnance d'Antoine Guéroult, lieutenant général des eaux et forêts de Normandie, prescrivant de délivrer aux religieuses de Préaux « cent vingt-cinq mesures de bûches de deux pieds et demy de long et de grosseur à l'advenant », à prendre dans la forêt de Brotonne pour leur chauffage de l'année 1555 ; requête adressée au Roi et à son Conseil par les religieuses de Préaux à l'effet d'obtenir la délivrance des 250 mesures de bûches qui leur étaient dues annuellement dans la forêt de Brotonne : « Les abbesse et relligieuses de l'abbaye de Saint-Léger de Préaux en Normandie remonstrent très humblement à Vostre Majesté que du temps que la forest de Brothonne appartenait à Robert, comte de Meulan, ce seigneur donna à jamais par aumosne à leur abbaye et aux relligieuses y servant Dieu deux charetées de Brothonne selon la coustume du forestier à prendre en ladite forest, voulut que l'infirmerie de ladite abbaye eut un feu suffisant et oultre ce donna à la mesme abbaye une charette avec un cheval et deux hommes pour conduire ledit bois au bord de la rivière de Seyne et estre de là plus commodément conduict en ladite abbaye librement, sans aucun trouble, et exempt de tous impostz, à la charge que lesdites relligieuses seroyent tenues de célébrer par chacun an à perpétuité un annuel et dire cent psaulliers pour l'âme de Godefroy, comte de Bretagne, et pour son salut, celuy de ses prédécesseurs, femme et enffans ; et quoyque les suppliantes en ayent continuellement jouy comme estant un don à tiltre onéreux et mesme que par divers jugemens renduz par les grands maistres enquesteurs et généraux réformateurs des eaues et forestz de France au département de Normandie, ce chauffage ait esté fixé à une quantité certaine de deux cens cincquante mesures de bûches, ensuite desquelz il paroist que depuis l'année mil six cens quatre jusqu'en mil six cens cinquante-deux elles en ont eu deslivrance entière, ayant mesme pour cet effect esté obligées de financer une somme de six cent livres à laquelle elles ont esté taxées en conséquence des arrestz de vostre Conseil pour en jouir entièrement et sans aucun retranchement, toutefois en l'année mil six cens cincquante-quatre le sieur Matharel, l'un des grands maistres des eaues et forestz au département de Normandie, a faict refus d'accorder aux suppliantes le total de leur chauffage et l'a réduict à la moytié sous prétexte de deux arrestz de vostre dit Conseil des treize septembre 1653 et dix-sept décembre 1654... Etc. » (XVIIesiècle) ; ordonnances de payement aux religieuses de Préaux d'une somme de 180 livres par le receveur général des domaines et bois de la généralité de Rouen, en représentation de leur droit annuel de chauffage dans la forêt de Brotonne (XVIIIe siècle).
Copie de la déclaration des biens et revenus de l'abbaye fournie au Roi, en sa Chambre des comptes de Normandie, le 6 décembre 1692. Le dénombrement des biens est établi, par paroisses, dans l'ordre suivant : Notre-Dame-de-Préaux : «... Une baronnie dont le chef est assis en la paroisse de Notre-Dame-de-Préaux, où est l'enclos de ladite abbaye, dans lequel sont compris l'église, les lieux réguliers, les jardins, l'étang, colombier à pied à présent démoly et autres édifices, le tout environné de murailles et joignant le bois des Fontaines et le prey qui est au dessous d'iceluy, le tout ensemblement revenant à la quantité de dix-huit acres, sçavoir ledit bois contenant treize acres, ledit enclos quatre acres et demie et ledit pré demie acre... Item, nous apartient la terre, ferme et métairye nommée et appelée le Bosc-Auber, composée d'un manoir seigneurial et autres bâtiments qui l'accompagnent et entr'autres d'une grange considérable pour sa structure... ; Saint-Symphorien (ferme de la Glocquerie, etc.) ; Vannecrocq ; Èpaignes (fermes de la Poignerie et de la Varande, etc.) ; Selles (droit de patronage, dîmes, moulin banal, fiefs du Manoir-de-Selles et de Mellimont, fermes du Grand-Hamel et du Petit-Hamel, etc.) ; Saint-Martin-le-Vieux (droit de patronage, chapelle de Saint-Firmin, moulin banal et fief de Saint-Martin, etc.) ; Campigny ; Pont-Audemer (droit de patronage des églises Saint-Ouen, Saint-Aignan, Saint-Germain et Notre-Dame-du-Pré, droits de coutume et d'étaux, maison située paroisse Saint-Germain et appelée l'Hôtel de Préaux, moulin à tan sis paroisse Saint-Germain, etc.) ; Martainville ; Équainville (fief des Mares) ; Boulleville ; Saint-Sulpice-de-Graimbouville ; Toutainville (fermes de la Berguerie et du Mont-les-Mares, moulin banal, etc.) ; Saint-Mards-sur-Risle ; Hauville ; forêt de Brotonne (droits de chauffage et de passage, hermitage ou prieuré de Saint-Ouen Saint-Maur de Brotonne : «... Le sieur titulaire d'iceluy prieuré est obligé faire sonner la cloche dudit prieuré tous les soirs pendant l'espace d'une heure à commencer à soleil renonçant pour adresser les personnes qui pourroient être adirées en ladite forest » ; Périers (prieuré de Saint-Pierre-de-Rouville) ; biens et revenus attribués à la chapelle Notre-Dame fondée et desservie dans l'abbaye de Préaux ; prieuré de Sainte-Radegonde (vicomté de Neufchâtel) ; Saint-Benoît-des-Ombres ; Saint-Pierre--de-Salerne (baronnie de Salerne, s'étendant sur Saint-Pierre de Salerne, Saint-Cyr-de-Salerne, Bretigny, Pont-Autou, Livet, etc.) ; Ètréville ; le Bosgouet ; Rouen (rente sur un immeuble situé rue de la Chaîne) ; Gaillonnet près Gaillon ; Sainte-Opportune-du-Bosc ; Combon (fief des Granges, etc.) ; Courteculier près Louviers ; Catelon ; Vienne près Bayeux ; rente sur la vicomté de Pont-Audemer ; droits de marché, de pêche, etc. ; mouvance, à cause de la baronnie de Préaux, sur les fiefs de Bocquencé (à Èpaignes), de Boulleville (à Boulleville), sur le Moulin-l'Évêque (à Triqueville), sur les fiefs du Bosgouet, du Bois-d'Aubigny (à Saint-Sulpice de Graimbouville et à Toutainville), du Feuguerey et Hareng (vicomté d'Auge), Duval (à Tourville) et des Gastines (à Illeville-sur-Montforl) (1692) ; – copies du partage en trois lots des biens et des revenus de l'abbaye, arrêté entre le procureur fondé de Jean d'Estrées, abbé commendataire et celui des religieux. Le premier lot, évalué à 9,494 livres de revenus est attribué à l'abbé ; le deuxième, évalué 9,525 livres, aux religieux et le troisième, estimé à 9,429 livres, à l'abbé commendataire pour l'acquittement des charges (1695).
Cartulaire de l'abbaye de Saint-Pierre-de-Préaux
Ce registre, donné aux archives départementales de l'Eure, en 1857, par M. le marquis de Blosseville, renferme 238 feuillets (dont un, le 148e, porte un numéro bis) mesurant 27 millimètres de hauteur sur 20 millimètres de largeur, marges comprises, et contient la transcription de 640 chartes ou documents du XIe siècle (1034 environ) à 1494. Les feuillets 1 à 81 et 97 à 147 appartiennent à la transcription primitive dont la date exacte (1227) est indiquée par la note suivante que le copiste du cartulaire à inscrite à la fin du feuillet 48 verso : « Somnium magistri Willelmi scriptoris hujus libri (en rubriques). » « Ipso die, dum scribebam cartam istam, ego frater Willelmus, claustralis monachus de Pratellis, audivi a pluribus quod nos habuimus de primo theloneo Pratellensis VII solidos et VII obolos. Quinto decimo kalendas Julii. Luna XX nona. Anno ab incarnatione Domini M° CC° XX° VII°. Dies Pasche III° idus Aprilis. Tempore Bernardi abbatis, et ipse erat in Anglia. Régnante Ludovico, filio Ludovici, rege Francorum. » Cette première rédaction comprend notamment les bulles et privilèges apostoliques, au nombre de dix (feuillets 1 à 8), les chartes émanées des archevêques, évêques et chapitres (feuillets 9 à 24), les diplômes des rois d'Angleterre et de France (feuillets 25 à 32), les donations etc. Des seigneurs, fondateurs et bienfaiteurs de l'abbaye (fol. 33 à 81 et 97 à 147). L'interruption de cette série de chartes entre les feuillets 81 et 97 s'explique, comme les autres anomalies que présente l'agencement du cartulaire, par l'interversion, à une époque déjà ancienne, des cahiers de copie qui n'ont pas été reliés dans leur ordre logique. On peut constater en effet que la fin de la transcription de la pièce n° 285 (fol. 96 v°, d'après le numérotage de la fin du XVIe siècle) se trouve rejetée 77 feuillets plus loin, au fol. 173 r°. Les transcriptions des feuillets 181 à 201 forment un travail distinct, postérieur à la rédaction primitive (1231-1285, circa), et s'appliquent spécialement à des documents concernant les possessions des religieux de Préaux et les obligations de leurs tenanciers en Angleterre. Les feuillets 18 verso à 96, 148 à 180, 202 à 208, d'écritures différentes, contiennent des chartes du XIIIe et du XIVe siècles transcrites à une époque plus récente. Enfin on a copié sur les feuillets 232, 233, 237 et dernier trois documents du XVe siècle. Les feuillets 209 à 231 et 234 à 236 sont restés blancs. La plupart des chartes transcrites sont précédées de titres en rubriques et ornées de lettres initiales rouges ou vertes. Fol. 1 à 7 verso. Confirmations des biens, droits et privilèges de l'abbaye par les papes Alexandre III (deux bulles, l'une non datée, l'autre de 1179), Célestin III (1194), Innocent III (1199) et Honorius III (six bulles, dont une de 1220, trois de 1222 et deux de 1224). Fol. 8 recto. Donation à l'abbaye par Jean, seigneur d'Harcourt et de Brionne, des droits de coutume qu'il possédait dans les bois des religieux de Préaux à Saint-Pierre-de-Salerne, à Saint-Cyr-de-Salerne et à Brétigny pour les réparations et réédifications de ses moulins, de ses écluses et de ses gords de Brionne. Jean d'Harcourt confirme en outre à l'abbaye la possession de son moulin de Salerne, sis à Authou, et des droits de mouture en dépendants (1293). Fol. 9-24. Confirmations des droits de patronage, de dîmes, etc., appartenant à l'abbaye dans diverses paroisses (Étréville, Saint-Cyr-de-Salerne, Épaignes, Selles, Notre-Dame-de-Préaux, Toutainville, Saint-Germain et Saint-Ouen de Pont-Audemer, Saint-Pierre-de-Salerne, etc.), par Rotrou, archevêque de Rouen (1183, etc.), Gilles I du Perche, évêque d'Évreux (s. d.), Robert II Poulain, archevêque de Rouen (1210), Jourdain du Houmet, évêque, et le chapitre de Lisieux (1216), Thibaud d'Amiens, archevêque de Rouen (1226), Raoul de Varneville (s. d.), Guillaume I de Ruffière (s. d.), Guillaume II du Pont-de-1'Arche (1224), Arnoul (s. d.), évêque de Lisieux, Richard de Bellevue, évêque d'Évreux (1228), Hugues III d'Amiens, archevêque de Rouen (s. d.) ; transactions et sentences arbitrales passées ou prononcées au sujet des contestations soulevées à propos de droits de patronage, de dîmes et de rentes sur les paroisses ou sur les églises d'Étréville, de Brucourt, d'Houquetot, de Saint-Denis-le-Thiboult, de Vascoeuil de Saint-Germain de Pont-Audemer, entre les religieux de Préaux, d'une part, Luc de Pont-Audemer, chanoine de Rouen (1210), Geoffroi et Gilbert de Brucourt, Robert Ridel, curé d'Houquetot (1205), l'abbaye de l'Isle-Dieu (1207-1226), Robert Poisson, Raoul, curé de Saint-Germain de Pont-Audemer (s. d.) d'autres parts ; sentence rendue par le doyen, le chantre et l'official d'Évreux, juges délégués par le pape, pour obliger le desservant de la chapelle de l'Hôtel-Dieu de Pont-Audemer à prêter le serment de fidélité à l'abbé et au couvent de Préaux et pour lui défendre de recevoir, sans l'autorisation de l'abbaye, les paroissiens de la ville de Pont-Audemer au préjudice des droits des églises paroissiales (1226) ; procès-verbal de consécration de l'autel de l'église de Préaux, placé sous l'invocation de saint Thomas-Becket et de saint Léger, par Raoul de Varneville, évêque de Lisieux, le 14 septembre 1183. L'évêque consécrateur rappelle qu'à certaines fêtes de l'année le chef de saint Léger doit être exposé par les religieux de Préaux à la vénération des fidèles et accorde des indulgences aux visiteurs qui apporteront leurs offrandes. Fol. 25-32. Confirmations par Henri II, roi d'Angleterre, duc de Normandie et d'Aquitaine et comte d'Anjou, des donations faites à l'abbaye par Onfroi de Vieilles (ex dono Hunfredis constructoris ipsius abbatie Pratellensis, quicquid habebat in predicta villa Pratellensi, excepta parte illa quam reservabat alteri abbatie quam proponebat conversationi sanctimonialium construere), par Roger et Robert, fils dudit Onfroi, et par les autres bienfaiteurs de l'abbaye (dix confirmations, dont les dates doivent être placées entre les années 1163 et 1189. La confirmation générale, datée de Caen, qui énumère les noms des donateurs et indique la nature et la situation des biens de l'abbaye, doit être attribuée à l'année 1188 ; les témoins sont : Gauthier de Coutances, archevêque de Rouen, Hugh de Puisac, évêque de Durham, Henri II, évêque de Bayeux, Hugh Nonant, élu de Coventry, Robert, fils de Guillaume, archidiacre de Nottingham, Jean de Coutances, archidiacre d'Oxford, le comte Guillaume de « Mannevilla », Guillaume, comte de Salisbury, Guillaume « de Hummis », connétable, Guillaume, fils de Raoul, sénéchal de Normandie, Guillaume « Mara », Aubré de Saint-Martin, Gilbert, fils de Reinfroi ; confirmation par Richard CSur de Lion, roi d'Angleterre, des exemptions de taille et des autres privilèges concédés à l'abbaye par Robert, comte de Meulan, privilèges qu'avait déjà confirmés son père Henri II (Datum per manum E., Elyensis episcopi, cancellarii nostri. Apud Rupem de Oirevalle, anno IX regni nostri, XXII die Augusti [1198] ; cession par les religieux de Préaux à Louis VIII, roi de France, de l'emplacement de leurs moulins situés « super aquam Dieppe, inter Vadum petrosum et Novum castellum », moyennant une rente annuelle de 40 sous, etc. (Le Vaudreuil. Août 1225). Fol. 33-35. Confirmation par Galeran II, comte de Meulan, des donations faites à l'abbaye par Onfroi de Vieilles, Roger de Beaumont et Robert, ses fils, etc. En tête de cette confirmation, datée de la cour de Brionne, 1155, est transcrite par extraits la donation d'Onfroi de Vieilles, restaurateur de l'abbaye de Préaux (vers 1034), précédée de cette rubrique : « Karta Hunfridi de Vetulis, de donis que contulit ecclesie Pratellensi, qui extitit reedificator illius loci antiquitus destructi. » Après avoir.confirmé les anciennes fondations faites au profit de l'abbaye, le comte Galeran donne aux religieux de Préaux de nombreux droits à Pont-Audemer et sur la rivière de Risle : « donavi... Decimam des estals Pontisaudimeri et de vicecomitatu, et de sicca molta 1 boisselaige et de molendinis tanereiz et de molendinis folereiz et de cortillagiis et de omni re quae decimari debet vel potest vel poterit. Et si nove ecclesie in prefata villa constructe fuerint, in potestate ecclesie sancti Petri de Pratellis, omnium remota calumia, transeant... Supradictis etiam addo decimam omnium salmonum in Risla captorum ; et in anniversario Roberti patris mei, comitis de Mellen t, duorum dierum piscaturam in Risla... Do etiam consuetudinem et quittanciam navium vel baccorum suorum ad Mellent et per totam meam terram... » Cette donation, octroyée par le comte Galeran, avec le consentement de Robert, son fils, et d'Agnès, sa femme, le même jour que la confirmation qui la précède, fut lue par lui devant les religieux de Préaux, assemblés au chapitre. Les témoins furent : Rotrou de Beaumont, évêque d'Évreux, Roger, abbé du Bec, Raoul, abbé de la Croix-Saint-Leufroi, Osberne, abbé de Corneville, Robert du Neubourg, Robert, sénéchal, Guillaume « de Pinu », Raoul Besillart, Raoul, fils d'Aubrée, Gautier de Saint-Sanson, Crépin et Henri, fils de Raoul, Raoul, fils de Turold, Raoul Efflanc, Gilbert « de Bigaz », Richard « de Sancta Maria », Thomas de Tournebu. Fol. 36 verso. Donation à l'abbaye par Galeran (II), comte de Meulan, d'une rente de 20 sous qu'il percevait annuellement sur ses étaux de Pont-Audemer. Cette donation avait pour but l'entretien de la lampe placée dans le chapitre de l'abbaye, où reposaient les corps des ancêtres du fondateur (s. d. Vers 1160). Témoins : la comtesse Agnès et Robert, femme et fils du donateur, Robert de Fortmoville, Guillaume « de Pinu », Raoul de Manneville, Henri de Pont-Audemer, Roger « de Altaribus », chapelain du comte Galeran. Fol. 38 recto. Accord entre Galeran (II), comte de Meulan et Robert du Neubourg, son parent. Le comte Galeran abandonne à Robert du Neubourg des biens et des revenus faisant partie de ses domaines à Pont-Audemer, au Neubourg, à Brionne, à Meulan, à Rouen, etc. En retour, Robert du Neubourg devient son homme et son fidèle vassal : «... Factus est homo meus contra omnes homines, salva fidelitate domini Normannie ; et clamavit adquietas omnes calumpnias et querelas que erant inter nos, et assecuravit mihi juramento omnes terras et tenuras meas et fidèle auxilium contra omnes qui mihi vellent malefacere de terra sivc de aliqua possessione mea et ego similiter ipsi. Assecuravit etiam mihi quod non prohiberet mihi castellum suum ad guerrificandum omnes qui terram mihi vellent auferre... » (S. d.). Fol. 40 recto. Confirmation par Galeran, comte de Warwick, des biens, situés en Angleterre, donnés à l'abbaye par le comte Henri, son grand-père ; « totam villam de Warmitona com omnibus pertinentiis suis, exceptis Berrewikis » (s. d.). Fol. 41 recto. Confirmation par Robert (IV), comte de Meulan, de la donation faite par le comte Galeran, son père, à l'abbaye de Saint-Pierre-de-Préaux, où il avait été enterré, de 10 arpents de terre plantés ou à planter en vignes, situés « apud Osbergenvillam ». Robert de Meulan ajoute à ce don 10 autres arpents de terre au même lieu (s. d. 1167-1171. Rotrou de Beaumont, archevêque de Rouen, Arnoul, évêque de Lisieux, Aimeri, abbé de Saint-Ouen, Richard, abbé du Valasse, figurent parmi les témoins). Fol. 41 verso. Donation à l'abbaye par Robert (IV), comte de Meulan, de divers droits de coutumes dans la forêt de Brotonne (s. d. 1182-1196). Fol. 42 verso. Donation à l'abbaye par Robert (IV), comte de Meulan, de tous ses moulins de Pont-Audemer et de leurs dépendances (s. d.). Fol. 43 verso. Donation par le même du droit de pêche dans la rivière de Risle pendant la dixième semaine (s. d.). Fol. 46 recto. Donation par le même de la maison dont Michel Le Vilain était tenancier, située « inter monasterium sancti Audoeni et pontum Risle » (s. d. 1182-1196. Guillaume, abbé de Corneville, figure parmi les témoins). Fol. 48 verso. Confirmation par Roger, comte de Warwick, de la donation faite à l'abbaye par Raoul de Saint-Sanson, de biens situés en Angleterre « scilicet I hidam et virgatam terre in Warmintona, et decimam de Warmintona, et decimam de Ordlavescota et decimam de Soteswella... » (s. d. Témoins : la comtesse de Warwick, Henri, frère du comte Roger, Guillaume Giffard ; Gautier, chapelain ; Henri, sénéchal). Fol. 49 recto. Donation à l'abbaye par Henri de la Prée, en considération de son entrée en religion, de 12 acres de terre situées à Combon, dans le fief de Marguerite, comtesse de Warwick, mère de Robert du Neubourg (s. d. 1152-1168). Fol. 49 verso. Confirmations par Roger de Portes de la donation faite à l'abbaye par Geoffroi de Combon de 15 acres de terre sises au Mesnil-Othon (s. d.). Fol. 51 recto. Donation à l'abbaye par Henri du Neubourg des terres, situées à Meulan, qu'il tenait de Robert IV, comte de Meulan (s. d. 1166-1168). Fol. 53 verso. Lettres de Jocelin de Bailleul, évêque de Salisbury, déclarant que d'après les résultats de l'enquête à laquelle il s'était livré, l'abbé de Préaux n'avait pas le droit de présenter à l'église « de Estona », à moins que ce ne fût en présence et du consentement de Nicolas, fils de Touroude (Turoldi.S. D. 1142-1189). Fol. 54 verso. Donation à l'abbaye par Roger Abbadon de divers biens situés en Angleterre (s. d. 1129-1142. Témoins et consentants : Robert II, comte de Leicester ; Hugues, fils de Roger Abbadon ; Roger, comte de Warwick, Henri et Geoffroi, ses frères ; Guillaume « Gifart » ; Henri, sénéchal du comte de Warwick ; Roger de Clinton, évêque de Chester ; Richard, abbé de Préaux). Fol. 57 verso. Mandement adressé par Robert (IV ?), comte de Meulan, à ses officiers et à ses prévôts de Pont-Audemer, pour leur prescrire de payer exactement la rente de 7 sous et demi par mois assignée par ses prédécesseurs pour l'entretien de l'ermite de la Roque, « pro sustentatione monachi in hermitorio sancti Berengarii de Roca commorantis » (s. d.). Fol. 58 recto. Confirmation par Roger de Bailleul, abbé, et par le couvent du Bec, de la donation faite à l'abbaye de Préaux par Jean de Livet d'une acre de terre et d'un emplacement propre à construire un moulin (1170). Fol. 59 recto. Accord entre Guillaume II, abbé, et le couvent de Préaux, d'une part, et Ernaud de Tourville, d'autre part, au sujet d'un moulin que ledit Ernaud de Tourville avait fait construire devant sa porte. Ernaud de Tourville s'engage à payer à l'abbaye une rente annuelle de 12 sous (s. d.). Fol. 60 recto. Confirmation par Henri Toroude, d'Étréville, de la donation faite à l'abbaye par ses ancêtres de 15 acres de terres attenantes au manoir des religieux de Préaux à Étréville (1217) ; titres d'une rente de 40 sous assignée au profit de l'abbaye sur un moulin appelé le Moulin-l'Évêque, à Triqueville (s. d.). Fol. 63 recto. Donation à l'abbaye par Guillaume Ferrant, à l'occasion de son entrée en religion, de terres situées à Bourg-Achard (1219). Fol. 63 verso. A la suite de la charte ci-dessus, le copiste du cartulaire a transcrit la note suivante relative au retour d'Angleterre de l'abbé Bernard de Combon, en 1227 : « Anno ab incarnatione Domini M° CC° XX° VII°, in vigilia sancti Laurentii, abbas Bernardus venit de Anglia et com eo Adam, monachus Pratellensis, qui fuerat prior de Anglia ; et ipse Adam secum abstulit et dédit Deo et ecclesie sancti Pétri de Pratellis eucaristiam ubi corpus Domini debet esse super altare. ». Fol. 64-81 recto. Donations, confirmations, etc., au profit de l'abbaye, de biens et de rentes situés ou assignées dans diverses paroisses, par Robert de la Houssaye, Geoffroi, Henri et Robert Louvet, Raoul Tesson, Robert de Tournay, Richard L'abbé, de Saint-Médard (s. d.), Hervé de Rotes, chevalier (1222), Roger de Salerne, fils de Gilbert de Boisset, chevalier (1216), Luc d'Aviron (s. d.), Richard Efflanc, de Tourville, chevalier (1227), Michel L'Abbé, de Tourville, Guillaume « de Bonesbooz », Henri, fils de Robert de Serquigny, Nicolas de Tannei (s. d.), Guillaume d'Émalleville, Guillaume Picot, chevalier, et Roger Espeudri, « de Hoquetot » (1213), Hugues « de Bruecuria », chevalier, Jocelin « de Moiaz », Richard L'Abbé, de Saint-Médard, Guillaume du Chesnay (s. d.), Hugues d'Astin (1210), Robert de Montreuil, Guillaume « Le Poignor », Hugues « de Bauquençai », Geoffroi d'Omonville (s. d.), Thomas, fils d'Yves d'Épaignes, Raoul du Hamel (1219), Etienne Escarpi, de Toutainville, Etienne Maunoury (1222), Richard Le Plat (1224), Michel de Mont, de Toutainville (1227), Guillaume Hasle et Aubrée, sa femme (1218), Richard du Bosc, Renaud de Préaux {s. D.), Guillaume « Wanescrot » (1227), Robert Escarbot {s. D.) ; assignation par Thomas, abbé de Préaux, avec le consentement de son couvent, d'une rente annuelle de 40 sous pour l'entretien du luminaire de l'autel Notre-Dame les dimanches et jours de fêtes. A l'occasion de cette fondation, Raoul de Freneuse, prieur et sacriste de l'abbaye, accorde une somme de 30 livres tournois pour la réparation du dortoir des religieux (1214). Fol. 84 recto. Confirmation par Guillaume II du Pont-de-l'Arche, évêque de Lisieux, des droits de l'abbaye de Préaux sur l'église Saint-Antonin d'Épaignes, tels qu'ils avaient été reconnus par ses prédécesseurs, Guillaume de Buffière et Jourdain du Houmet (1244). Fol. 85 recto. Bail à fieffe passé par l'abbaye de Saint-Sauveur-le-Vicomte à celle de Préaux de tout ce qu'elle possédait à Neuville, au diocèse de Rouen (in Nova villa juxta castrum de Drincort) moyennant une rente annuelle de 50 sous tournois (1251). Fol. 87 recto. Mandement adressé par le bailli à l'archevêque de Rouen pour lui notifier un jugement, rendu aux assises royales de Pont-de-l'Arche, qui avait tranché au profit de l'abbaye la question du droit de patronage de l'église Saint-Sanson d'Étréville litigieuse entre les religieux de Préaux, d'une part, le roi de France, Roger de Brotonne et Jean de Villiers, fils de Nicolas de Villiers, d'autres parts (1301). Fol. 92. Cession à l'abbaye par Richard de Brionne, chevalier, de tous ses droits sur le moulin « Seyn » qu'il tenait des religieux de Préaux (1255) ; vente à l'abbaye par Luc, recteur, et par Raoul Morse, prieur de la léproserie de Saint-Michel de Brionne, d'une rente d'un setier d'orge et de cent anguilles, assignée sur le moulin « Sayn » (s. d.). Fol. 94 recto. Abandon à l'abbaye par Robert Louvet, de Campigny, de ses droits de moute prétendus sur son fief de Campigny appelé le fief de la Chapelle (1254). Fol. 96. Lettre adressée à l'évêque de Lisieux par Jean I de Carretot, abbé de Préaux, pour s'excuser de ne pouvoir assister personnellement au synode d'hiver et pour accréditer à sa place A. de Mantes, prieur de l'abbaye (1339) ; lettres patentes de Charles IV le Bel, roi de France, ordonnant, en conformité d'un arrêt de la Chambre des Comptes, de laisser jouir paisiblement les religieux de Préaux de l'exemption des droits de péage sur la Seine pour le transport de leurs vins et de leurs futailles, telle qu'elle leur avait été accordée par son père Philippe le Bel (1327). Fol. 97-147. Notices des donations faites à l'abbaye au XIe et au XIIe siècles. Cette partie du cartulaire que porte en tête la rubrique : « In nomine Domini. Incipit de donis que Hunfridus de Vetulis dédit ecclesie Pratellensi », renferme la transcription par extraits des plus anciennes fondations faites au profit de l'abbaye depuis sa reconstruction par Onfroi de Vieilles vers 1034. Presque toutes sont rédigées à la troisième personne sous forme de notices non datées, mais précédées d'indications chronologiques comme les suivantes : « Illo anno quo perrexit Robertus cornes Jérusalem... Regnante Willelmo Roberti marchionis filio... Illo anno quo mortuus fuit Britanniae cornes A lannus nomine apud Fiscannum... Quo prius inceptum est concilium de pace apud Cadunum. Defuncto abbate Anffrìdo et loco ipsius Willelmo abbate locato... Illo anno quo imperatrix Alemannorum rediit ad patrem suum Henricum regem Anglie in Normannia... Eo anno quo Galerannus cornes Mellent accepit Rogerium de Thoneio... Biduo antequam Willelmus Wanescrot iret Jerusalem... Anno quo Willelmus Rufus, rex Anglorum, et Robertus, comes Normannorum, obsederunt suum fra-trem Henricum in Monte Michaelis... Eo anno quo Willelmus puer, Henrici regis Anglie filius, fecit homagium Ludovico regi Francie... Regnante Roberto, Willelmi regis filio, regis Anglorum... Anno quo Juliana, uxor Eustachii, et filia Amalrici comitis, moniales facte sunt., quo rex juvenis Henricus perrexit Tholosam... Mortuo Walterio Pipardo in Anglice regionis bello... Eodem anno quo in conjugium sortitus est Normannorum marchio Willelmus nomine... Regnante Willelmo filio magni regis Willelmi in Anglia et Roberto fratre ejus ducatum Normannie obtinente... Regnante secundo Willelmo Anglorum rege, magni regis Willelmi filio, qui Anglos bellando adquisivit... Etc. » Parmi les notices les plus intéressantes insérées dans cette partie du cartulaire, on peut citer la suivante, qui, à propos d'une contestation soulevée au sujet de la propriété des églises de Pont-Audemer en présence de Roger de Beaumont, fils d'Onfroi de Vieilles, restaurateur de l'abbaye, retrace les formalités de la procédure du duel judiciaire à la fin du XIe siècle : « Defuncto abbate Anffrido (l'abbé Anffroid mourut en 1078) et loco ipsius Willelmo abbate locato, advenit Ro-gerus Bellemontis precatu monachorum in capitulo eorum, volens scire quomodo se res monasterii haberent. Tune, presente eo, lecta est carta quam firmaverat pater suus et ipse de constructione loci, et ejus jussu exposita. Monachi vero conquesti sunt ex his que in carta scripta erant multa se amisisse et maxime ecclesias Audimeripontis, quas abbas Anffridus dederat Hugoni clerico, Turulfi filio, sine eorum consensu vel licentia. Rogerus vero, ut cla-mores eorum audivit, jussit ut omnia, sicut in carta erant scripta, ita redirent ad dominium monachorum, que sine licentia vel Consilio conventus eorum fuerant dispersa. Hugo vero clericus, ut hec audivit, erexit se adversus monachos, dicens ex integro supradictas ecclesias à domino Hunfrido, cenobii constructore ejusdemque Rogerii patre, antequam ab abbate Anffrido se habuisse. Monachis vero contradicentibus, denominatum est placitum ut ex utraque parte convenirent homines qui hujus rei essent testes, quod et factum est. Ex parte igitur monachorum afifuit testis Goncelinus et ex parte Hugonis ejus frater Gauzfridus. Quid plura ? Assign atis testibus et datis vadimoniis, denominatus est dies ut a supra nominatis testibus bellum fieret. Sed, ut ventum est ad prelium, gratia Dei Gauzfridus, testis et frater Hugonis, qui adversus Gonselinum pro hac re debebat dimicare, invalidum menbris et maxime brachiis se esse confessus est nec ad hoc opus se valere. Quod ut audivit Rogerus, nolens ut ex toto amitteret (Hugo erat enim suus consanguineus), precatus est abbatem Willelmum, quem ad Bellummontem corn quibusdam monachis causa hujus negotii transmiserant fratres loci, ut decem libras denariorum ex Hugone susciperet, ea tamen con-ventione ut, quoad viveret, Hugo ab abbate Willelmo ecclesias supra scriptas teneret et moriens non ejus filius vel aliquis suus cognatus seu sibi proximus hères ultra esset nec partem in ipsis ecclesiis haberet, sed in monachorum dominio redirent : quod vix impetrare potuit ; sed tamen factum est ut petiit. Hujus rei testis est ipse Rogerus et Robertus, ejus filius, et Herluinus, et Radulfus Otonis filius et Turslinus Efflancus, et Gulbertus et Ricardus et Goncelinus et Hunfridus presbyter. Hec vero ratio hic inscripta est jussu ejusdem Rogerii, qui ecclesias unde sermo agitur nobis dédit. ». Fol. 154 verso. Accord passé entre l'abbaye, d'une part, et Eudes Rigaud, archevêque de Rouen, d'autre part, au sujet des vignes que les religieux de Préaux avaient acquises à Gaillon, à l'époque où le château de Gaillon et ses dépendances, devenus depuis, par suite d'échange, la propriété de l'archevêque de Rouen, appartenaient au Roi. Aux termes de cet accord, les vignes en question, acquises par les religieux de 1236 à 1267, devaient leur appartenir sans conteste, ainsi que leur manoir de Gaillon et une rente de 12 deniers due par Guillame Hays, sous la réserve des droits seigneuriaux dus à l'archevêque, seigneur dominant (1267). Fol. 155 verso. Dénombrement des biens de l'abbaye : « Veci que les religieux de Saint-Pierre-de-Préaux baillent que ils tiennent de Monseigneur le duc de Normendie et de quoi les abbés du dit lieu, qui pour le temps ont esté, ont fait féaulté as ducs de Normandie qui pour le temps estoient et as roys de France de tout le temps que la ducée a esté en leurs mains et de quoy l'abbé qui est à présent a fait nouvelement féaulté audit Monseigneur le duc de Normendie, si comme il appert par les pattentes lettres d'icelui seigneur donnéez le douzième jour de May l'an de grâce mil CCCXXXIII..., etc. ». Fol. 158-159 verso. Baux à fieffé des terres appartenant à l'abbaye dans diverses paroisses, passés de 1243 à 1245. Fol. 162 verso. Accord passé aux assises de Pont-de-l'Arche, entre Guillaume de Maulévrier, chevalier, seigneur de Combon, d'une part, et les religieux de Préaux, d'autre part, au sujet de la mouvance de leurs terres de Combon et des redevances par eux dues au seigneur dudit lieu. L'abbé et le procureur des religieux « cognurent et confessèrent que eulx et leurs successeurs tenoient toutes les choses dessus dictes en fieu lay et que eulx en estoient tenus faire audit chevalier et à ses hoirs unes botes chascun an de rente à la feste de Toussaint, ou dix soulz de tournois ou de monnaye courante ; et seront tenus porter les bottes et dix soulz ou faire porter au manoir de Combon ; et prendra le seigneur ou cellui qui en manoir sera les botes ou les dix soulz, lequel qui lui plèra ; et qu'ils estoient tenus poier au dit chevalier un cheval, le meilleur de l'ostel, après le pallefroy l'abbé, pour tous reliefs et pour toutes aides, toutes fois qu'il aura nouvel abbé, soit par mort ou par résination..., etc. (1313) ». Fol. 163 verso. Lettres patentes de Philippe V le Long, roi de France. Le roi reconnaît qu'il n'a pas droit à la nomination d'un moine lai dans l'abbaye de Préaux et donne mandement à son bailli de Rouen et à ses autres officiers de ne plus molester sur ce point les religieux de Préaux (1320). Fol. 164 recto. Échange entre les religieux de Préaux, d'une part, et Philippe le Bel, roi de France, d'autre part, des biens que l'abbaye possédait à VascSuil, dans la forêt de Lyons et aux environs, évalués en revenus à 300 livres et 35 sous tournois, contre d'autres biens appartenant au roi à Toutainville, à Graimbouville, à Hauville, à Montfort et à Préaux, estimés au même prix (1312). Fol. 165 recto. Lettres patentes de Philippe le Hardi, roi de France, déterminant à quelles conditions les habitants de Pont-Audemer pourraient obtenir la concession d'étaux pour la vente de leurs marchandises, et les droits qui seraient perçus pour le roi sur les marchandises vendues (1284) ; diplôme de Philippe-Auguste, roi de France, accordant une commune aux habitants de Pont-Audemer (1204, in castris ante Rotomagum). Fol. 166 recto. Lettres de Zenon de Castiglione, évêque de Lisieux, adressées à « R..., episcopo Solubriensi », pour lui prescrire de réconcilier, dans la forme accoutumée, l'église de l'abbaye de Préaux polluée par suite des violences exercées avec effusion de sang par Robert Vassal, moine profès, envers Robert Valée, aussi moine profès. Robert Vassal avait frappé son collègue au visage « cum ambabus manibus et unguibus » (1427). Fol. 168. Marché passé par l'abbaye avec Raoul Trihen et Emmeline, sa femme, pour l'exercice de l'office de porteur de poisson (piscigerii) de l'abbaye. Raoul Trihen et sa femme devaient avoir un serviteur et un cheval et aller chercher le poisson nécessaire à l'alimentation des religieux à Pont-Audemer, à Honfleur ou à Quillebeuf à toute réquisition du cuisinier de l'abbaye (1253) ; notes sur « la franchise as moines de Preaus à Maante pour le travers de l'ève » (s. d. XIVe siècle). Fol. 169. Confirmation par Richard de Bellevue, évêque d'Évreux, des droits de dîmes et des rentes appartenant A l'abbaye dans la paroisse de Combon (1228) ; donation à l'abbaye par Robert (IV), comte de Meulan, de divers droits d'usage dans la forêt de Brotonne (s. d. vers 1180. Robert de la Porte, frère du comte et abbé de Corneville, figure parmi les témoins). Fol. 172. Mandement adressé par Louis IX, roi de France, au bailli de Rouen, pour lui prescrire de laisser jouir paisiblement les religieux de Préaux du marché de Préaux, le tiers des droits dudit marché et la haute justice étant réservés au Roi (1257) ; « hec sunt jura que habet abbas de Pratellis apud Pontem Audomari ». Fol. 173. Confirmations par Louis IX (1269), par Philippe le Hardi (1288), rois de France, et par Philippe le Bon, comte d'Évreux (1328), de l'exemption de droits de péage sur la Seine, dont jouissaient les religieux de Préaux pour le transport de leurs vins. Fol. 179. Donation à l'abbaye, par Jean Cauvel, chevalier, d'un moulin avec ses dépendances, situé A Triqueville, appelé le Moulin d'Épaignes, autrefois le Moulin-l'Évêque (1303). Fol. 181-201. Enquêtes testimoniales, notes et documents sur les possessions des religieux de Préaux en Angleterre et sur les corvées dues par leurs tenanciers (1231-1285 circa). Fol. 203, recto. « Vechi le nombre des terres du manoyr de Campegnie » (s. d). Fol. 205 recto. Lettre adressée par l'abbé de Préaux aux abbés du Bec et de Cormeilles, présidents du chapitre général des abbés de l'ordre de Saint-Benoît dans la province de Normandie, pour s'excuser de ne pouvoir, par suite d'une attaque de goutte qui l'empêchait de monter à cheval, se rendre au chapitre général convoqué à Lisieux (1331). Fol. 206, verso. Lettre adressée par les religieux de Préaux à Robert Burnell, évêque de Bath et de Wells, pour le remercier des services par lui rendus à l'abbaye et à Nicolas de Campigny, procureur des religieux en Angleterre. Les religieux annoncent à Robert Burnell qu'ils l'ont admis dans leur confraternité et qu'après sa mort, son nom sera inscrit dans le martyrologe de l'abbaye (1286).
Petit cartulaire de l'abbaye de Saint-Taurin, contenant la transcription de cent cinquante-six chartes ou notices, la plupart du XIIIe siècle
Dans son état ancien, ce registre comprenait seulement soixante-dix feuillets, actuellement cotés 43 à 112, et renfermant les transcriptions du XIIIe siècle avec quelques additions postérieures jusqu'en 1331. Les autres feuillets (1 à 42 et 115 à 122) ont été ajoutés vers 1767, au moment de la reliure du cartulaire. Fol. 1. Note sur la pragmatique sanction expulsant les jésuites d'Espagne en 1767. Fol. 2-42. Titre du cartulaire et table alphabétique des principaux noms de personnes, des noms de lieux et des matières, « avec des remarques sur les usages, les droits, les mots latins ou françois, singuliers, rares et extraordinaires, en un mot tout ce qui peut être nécessaire, utile, curieux et intéressant », rédigée en 1767, par Biard, feudiste à Évreux. « Ce cartulaire est connu sous le nom de petit cartulaire ; il étoit autrefois couvert de planches, ycelles couvertes en veau ; il contient la copie de beaucoup de titres dont on n'a plus les originaux ; les juges y ont eu cependant souvent égard, comme on le voit dans plusieurs sentences où il est cité ; il a été écrit par plusieurs personnes et en différens temps ; la plus grande partie est du treizième siècle. ». Fol. 43.-48. Bail à fieffe passé par Jean de Martigni, abbé, et le couvent de Saint-Taurin, à Henri de Plasnes, clerc de l'abbaye, et à ses enfants, d'une terre appelée « Esperlenbosco », sise à Périers, au pays de Coutances, moyennant une somme de 60 livres tournois et une rente annuelle de 20 sous (1207) ; enquête par témoins, procédures et sentences, suivies ou rendues devant les juridictions des baillis de Gisors et de Verneuil, du vicomte d'Évreux et de l'Échiquier de Rouen, au sujet de l'hommage dû à l'abbaye par Renou Houpequin (1235) et par Oger, son fils (1248), à cause du fief du Buisson-Amauri, des droits de l'abbaye pendant la dixième semaine et pendant la foire de Saint-Taurin (1249-1269), de la prétention élevée par Philippe Le Cuisinier, de jouir du fief de la cuisine de l'abbaye (1263), d'une condamnation à mort prononcée contre un voleur pris par le fermier de l'abbaye à Périers (1285) ; accord passé entre l'abbaye, d'une part, et Thomas de Louviers, d'autre part, au sujet du droit de patronage de la paroisse de Louviers et des services féodaux dus à l'abbaye par ledit Thomas à cause de son fief de Louviers. Aux termes de cette transaction, il devait y avoir à Louviers une église principale et une chapelle (la chapelle de Saint-Jean) desservies chacune par un prêtre. Les revenus et les émoluments de ces deux églises étaient partagés entre les desservants et l'abbaye (1218. Témoins : Luc, évêque d'Évreux ; Geoffroi, abbé de la Croix-Saint-Leufroi ; Raoul, doyen, et Robert d'Aviron, chanoine d'Évreux, etc.). Fol. 50. Relevé des amendes perçues par l'abbé de Saint-Taurin en 1293 et 1294 pour condamnations prononcées contre des délinquants pendant la durée de la foire Saint-Taurin. Fol. 51. Relevé des amendes perçues pour le même motif en 1297 : « Veez chi les nons de ceux qui firent les amendes es foires Saint-Taurin, desqueles amendes l'abbé de Saint-Taurin fist rechoinre sa moitié par dant (sic) Renaut, ballif de l'ostel, et combien l'en rechut de chascun et pour quoi et de quel serjanteries les amendanz estoient. ». Fol. 53. Mandement de Philippe le Bel, roi de France, adressé à son bailli de Caen et à ses autres baillis et justiciers, pour leur rappeler que son aïeul Louis IX avait autorisé les églises et les personnes ecclésiastiques à acquérir librement les dîmes féodales, et leur prescrire de laisser jouir des bénéfices de ce privilège le chapitre de Bayeux pour toutes les dîmes acquises ou possédées par lui (1294). Fol. 54. Relevé des amendes perçues par l'abbé de Saint-Taurin des délinquants condamnés pendant les huit jours de la foire Saint-Taurin en 1299, 1308, 1309 et 1310 (Pierre de Miserey condamné à 12 deniers d'amende pour injures adressées à Petit Guilles et Petit Guilles à 5 sous pour avoir donné un soufflet à Pierre de Miserey, « quia percussit eum de palma in maxillam »). Fol. 55. Vente à l'abbaye par Jean Luillier, de Magny, d'une rente de 7 livres parisis assignée sur des terres situées à Menerville et aux environs, pour le prix de 100 livres parisis (1331). Fol. 56. Confirmation des possessions de l'abbaye par Louis IX, roi de France (1257) ; notification par le bailli de Gisors d'un jugement de l'Échiquier de Rouen, de 1287, maintenant les religieux de Saint-Taurin dans la possession et jouissance de leurs droits d'usage dans la forêt d'Évreux : « jugiez fut et prononcié par droit que l'empeeschement que le visconte d'Évreux avoit mis eu pasnage et costume desus diz seroit osté et que les diz religieux demorroient en tele possession et en tele saisine des diz pasnage et costume comme eus estoient quant le dit empeeschement i fut mis. ». Fol. 57-60. Confirmation par Richard CSur de Lion, roi d'Angleterre, des donations faites à l'abbaye depuis la fin du Xe siècle : « Ricardus Dei grafia rex Anglorum, etc.. Sciatis nos concessisse et presenti carta confirmasse Deo et ecclesie beati Taurini, primi Norman-norum episcopi, pro salute anime nostre et antecessorum et successcrum nostrorum donationes quas antecessores nostri suo tempore et barrones eorum eidem ecclesise fecerunt, que donationes et qui eas donaverunt in presenti carta subscribuntur... (suit la transcription par extraits des donations, au nombre de trente-sept, dont la plus aucienne est celle de Richard 1er, duc de Normandie, (943-996), restaurateur de l'abbaye, « qui abbatiam in honore Sancti Taurini Ebroicensis instituit »)... Has predictas donationes, sicut rationabiliter facte sunt, prefate abbatie Sancti Taurini et monachis ibidem Deo servientibus confirmamus. Testibus : Garino, Ebroicensi, Willelmo, Lexoviensi episcopis ; Willelmo, filio Radulfi, tune senescallo Normannise ; Roberto de Harecort ; Waukelino de Ferreriis ; Henrico de Grai, et pluribus aliis. Data apud Wallem Rodolii, XVe die januarii, per manum Willelmi Gl. (lisez. : El [yensis]) episcopi, cancellarii nostri. Anno VIe regni nostri » (1195). Fol. 61. Donation à l'abbaye par Simon le Chauve, comte d'Évreux, de la dîme de son moulin situé près de la porte aux Fèvres, de deux jours de foire le second dimanche après la Pentecôte et le lundi suivant avec tous les droits de coutumes lui appartenant pendant ces deux jours, de la dîme de son moulin tanneret situé dans la rue Chartraine et de la dîme des nouveaux étaux situés auprès de Saint-Léger. Simon le Chauve confirme en outre aux religieux de Saint-Taurin la jouissance de la dixième semaine de sa prévôté d'Évreux, avec tous les droits en dépendants, qui leur avait été concédée par son père (s. d. vers 1170 ? Témoins : Hugues de Baquepuis ; Alexandre d'Auteuil ; Georges Nee l ; Raoul Galopin ; Gautier sine Napa ; Geoffroi de Montfort ; Gilbert, prieur de Saint-Taurin ; Jean de la Sôgne ; Raoul du Jardin ; Richard le Meunier). Diplôme de Philippe-Auguste, roi de France. Le roi, après avoir rappelé que les religieux de Saint-Taurin possédaient un jour de foire à Évreux, le jour de la fête de Saint-Taurin, avec la jouissance de tous les revenus de la prévôté et de la vicomté, leur accorde, sur leur demande, la prolongation de cette foire pendant les sept jours suivants, à la condition de partager par moitiés les revenus de ces huit jours de foire (Évreux, 1207). Fol. 62. Donation à l'abbaye par Robert (IV) comte de Meulent, d'une rente de 20 sous d'Angevins assignée sur ses censives de Beaumont (s. d. Fin du XIIe siècle) ; id., d'une masure avec 60 acres de terre et divers droits d'usage dans sa forêt de Brotonne ; en outre, des redevances en poissons et en argent qui lui étaient dues par les pêcheurs pendant la semaine de la fête de Saint-Taurin (1203). Fol. 63. Donation à l'abbaye par Hugues II de Morville, évêque de Coutances, de l'église de Périers et de ses dépendances ; l'évêque concède en outre aux religieux de Saint-Taurin deux gerbes de dîme sur les terres de la paroisse de Vaudrimesnil, où ils possédaient le droit de champart (1208) ; remise à l'abbaye, entre les mains de l'abbé Ranulphe I, par Richard II de Bohon, évêque de Coutances, de l'église Saint-Pierre de Millières, que Richard de Millières et Etienne, son frère, avaient reconnu posséder injustement (1154). Fol. 64. Lettres de Richard II de Bohon, évêque de Coutances, adressées à Lambert, abbé de Saint-Taurin, pour lui notifier la soumission de son clerc Eudes, curé de Millières, et l'abandon par lui consenti au profit de l'abbaye, d'une partie des revenus qu'il percevait sur l'église de Millières (s. d. 1157-1159) ; donation à l'abbaye par Luc, évêque d'Évreux, d'une troisième gerbe de dîme appartenant à la cure et à la vicairie de Cissey, à ajouter aux deux que les religieux possédaient déjà ; en outre, d'une rente de 7 livres assignée sur la vicairie de l'église Notre-Dame de Caudebec (1215). Fol. 65-68. Donations, cessions et confirmations au profit de l'abbaye : par Robert Louvet, de tous ses droits sur la dîme de Caudebec (1206), par Hugues de Aurea Valle, de ses droits de présentation et autres sur la chapelle Saint-Georges de Aurea Valle (1207), par Jean de Grimonval (1213) et par Hugues de Grimon-val (s. d. Fin du XIIe siècle), de droits de dîmes et d'une grange à Grimonval, : par Roger de Thomer, chevalier, d'une terre donnée à l'abbaye par Etienne, son père, et située près de son bois de Thomer (1211), par Heluisa de Bastigny, d'une rente d'un demi-muid de blé assignée sur ses droits de moûte à Prey (1206), par Robert de Neuilly, de douze arpents de terre à la Forêt-du-Parc (1208), par Roger du Bois-Morin, de tous ses droits sur la dîme du Bois-Morin (1207), par Thomas Gelinel, chevalier, de tous les droits qu'il pouvait réclamer de l'abbaye, par Gautier, diacre, fils de Marie Maréchal, d'une maison qu'il possédait à Évreux, dans la rue Saint-Taurin (1211), par Amauri Pullus, de la dîme de ses moulins de Grisolles (1215) ; accord passé entre l'abbaye de Lessay, d'une part, et celle de Saint-Taurin, d'autre part, au sujet de leurs droits respectifs dans la paroisse de Millières relevant de la seigneurie de Périers (1206). Fol. 69-72. Accord passé entre l'abbaye, d'une part, le prieur et le couvent des lépreux de Saint-Nicolas d'Évreux, d'autre part, au sujet d'une rente de quatre pains par semaine que les religieux de Saint-Taurin devaient à la léproserie. L'abbaye se libère de cette rente en payant au prieuré de Saint-Nicolas une somme de 70 sous tournois (1211). Confirmation de cette transaction par Luc, évêque d'Évreux ; donation à l'abbaye par Hugues « de Lacie », des biens suivants situés en Irlande : « ecclesias Fore (aliàs Favorise) et décimas de honore ejusdem ville, et décimas de Tyrebegan et totum Tyrefeihred in dominio suo, et molendinum in Fore, quod dicitur molendinum Sancti Fisquini, et nemus juxta eandem villam ad habitationem monachorum, quod appellatur Seculum Nemus » (s. d.). Confirmation de cette donation par N..., évêque de Kenlis (Cenonensis), et par E..., archevêque d'Armach (Armachanus) et primat d'Irlande (1206) ; donations à l'abbaye de terres situées apud Burrin, apud Favoriam, apud Culcarmoc, par Gautier « de Lascy » et Herbert de Mare (s. d.) ; donation à l'abbaye par Robert Lupulus, Fulbert, son gendre, et Hugues d'Avrilly, des terres de la Sôgne relevant du comte d'Évreux, des dîmes d'Avrilly et de deux cents acres de terre dans la même paroisse (s. d.). Confirmation de cette donation par Guillaume, comte d'Évreux, fils de Richard (s. d. 1067-1118) ; donation et confirmation au profit de l'abbaye de terres situées à Quessigny et à la Forêt-du-Parc (picturica villa), s. d. ; donation à l'abbaye par Richard, comte d'Évreux, avec le consentement de Godehylde, sa femme, et de Guillaume, leur fils, des trois droits de coutume qu'il possédait sur tous les habitants de la terre de Saint-Taurin et sur ceux qui y recevaient l'hospitalité pendant une nuit, savoir : le droit de haute justice (sanguis), celui de septenage et celui de tonlieu. Le donateur abandonne en outre aux religieux les droits de marché, de bourgage et de foire qu'il avait coutume de percevoir sur les hommes de Saint-Taurin (s. d. 1037-1067). Fol. 73-79, Donations, cessions et confirmations au profit de l'abbaye : par Roger du Bois-Gencelin (1209), Azyrie (1208), Robert du Bois-Gencelin, son fils, et Guillaume, frère dudit Robert (1203-1208), de terres situées au Bois-Gencelin, par Robert de Dardez, d'une rente de sept livres que lui avait donnnée Amauri (III), comte d'Évreux, ladite rente assignée sur les moulins du comte d'Évreux à Arnières (1209). Cette donation est suivie de la confirmation d'Étienne de Dardez, frère du donateur, (1209) et des donations de 160 sous tournois de rente sur les moulins d'Arnières, faites audit Robert de Dardez par le comte Amauri à l'occasion de sa croisade en Terre-Sainte, à la charge par ledit Robert de Dardez de lui faire hommage d'une paire d'éperons dorés (s. d. Vers 1190-1191), par Raoul Harenc, de Gauville, d'une rente de 50 sous assignée sur ses revenus d'Évreux, et, à défaut, sur sa terrre et sur ses hôtes du Bosc-Roger (1203), par Robert du Bois-Gencelin, de quatre acres de terre et de bois situées « in loco qui dicitur Mons Osol » (1203), par Robert, fils de Guillaume, de cinq acres de terre situées aux monts de Croisy (s. d. Fin du XIIe siècle. Cette donation est faite pour l'entretien de deux moines servants dans l'église Saint-Antonin de Pacy), par Richard de Garencières, de la dîme des nouveaux essarts de son fief de Garencières (s. d. Fin du XIIe siècle), par Adam de Cavoville, de douze acres de terre situées « apud boscum Ricardi » (s. d. 1181-1192), par Guillaume de Ange, chevalier, d'un hôte apud Estemare. Cet hôte, nommé Richard, devait payer annuellement les redevances suivantes : dix sous et deux oies à la Saint-Rémy, quatre chapons et quatre deniers à Noël, quarante Sufs à Pâques (1204), par Roger Pescheveron, chevalier, d'une rente d'un setier de blé assignée sur ses revenus de Miserey (1211), par Philippe d'Aulnay, chevalier, d'une certaine redevance (corredium) vulgairement appelée charité, qui lui était due à la foire de Saint-Laurent-des-Bois (1211). Fol. 80. Accord entre l'abbaye du Breuil-Benoît, d'une part, et l'abbaye de Saint-Taurin, d'autre part, au sujet de la dîme de quatre-vingt-douze acres de terre que les religieux du Breuil cultivaient dans la paroisse de GrossSuvre, près de la chapelle de la Sainte-Trinité appartenant aux religieux de Saint-Taurin (vers 1190) ; donation à l'abbaye par Robert Jherusalemer, bourgeois d'Évreux, d'une rente de trois sous et un chapon assignée sur une maison située à Evreux « in vico qui dicitur La Gihaude, ante furnum burgi » (1216). Fol. 81-84. Bulles d'Innocent III. Le pape prend sous sa protection tous les biens de l'abbaye légitimement acquis et confirme spécialement aux religieux de Saint-Taurin, la possession des églises Notre-Dame de de Louviers, Saint-Antonin de Pacy et de Périers (Latran, 2 des calendes d'avril, la onzième année du pontificat. 1208) ; bulles d'Innocent IV. Le pape accorde aux religieux de Saint-Taurin le privilège de ne pouvoir être contraints par lettres apostoliques à recevoir les provisions d'un pensionné ou d'un bénéficier ecclésiastique, si ces lettres ne font pas expressément mention du présent privilège (Lyon, nones de janvier, la quatrième année du pontificat. 1247) ; bulles d'Honorius III. Le pape confirme, en les énumérant, les biens, possessions, revenus, droits et privilèges de l'abbaye (Latran, 8 des calendes de mai, la première année du pontificat. 1217) ; donation à l'abbaye par Guillaume Havart, chevalier, de tous les droits de dîmes qu'il possédait à Longueville, paroisse de Saint-Marcel (1219) ; bulles d'Honorius III. Le pape confirme à l'abbaye la possession des églises de Saint-Pierre de Périers et de Cissey, qui lui avait été conférée par les évêques de Coutances et d'Évreux (Latran, 17 des calendes d'avril, la cinquième année du pontificat. 1221). Fol. 85-88. Renonciation au profit de l'abbaye par Raoul Mauvoisin, chevalier, seigneur de Saint-André, à tous ses droits de dîme prétendus sur son pré de Saint-André, récemment mis en culture (1228) ; bail à fieffe passé par Richard de Bellevue, évêque d'Évreux, à Guillaume III de Courdieu, abbé de Saint-Taurin, et à ses successeurs, de sa métairie du Valesme et de Panette, avec son manoir de la Rochette et les précaires qui lui étaient dus, moyennant une rente annuelle de douze muids de blé, quatre de froment, quatre de méteil et quatre d'avoine. L'évêque concède en outre aux abbés de Saint-Taurin le droit de pâturage dans ses bois et dans ses pâtures communes et le droit de panage pour cent porcs (1227) ; accord entre l'abbaye, d'une part, et Henri de Sassey, d'autre part, au sujet des dîmes de Sassey (1227) ; donations à l'abbaye : par Guillaume de la Ferté, chevalier, dont le père, Simon de la Ferté, avait sa sépulture dans l'église Saint-Taurin, d'une rente de deux setiers de blé commun assignée sur le moulin de Blandey (1226), par Raoul « de Tuit », clerc, d'une rente d'un demi-muid de vin blanc et d'un demi-muid de vin rouge assignée sur les vignes de Vernon, etc. (1224. Cette donation est suivie de la confirmation de Jean « de Tuit » frère dudit Raoul), par Denise, fille de Philippe Rousel, de tout ce qu'elle possédait, soit en terres, en masures, en maisons, etc., à Évreux, à la Sôgne et à Avrilly (1222), par Arnoul « de super Montem », de la dîme de vingt-six acres de terre faisant partie de son fief (1211), par Herbert de Fourques, de ses droits de dîmes de Chantepie et de la Brosse (1227), par Raoul Chanu, chevalier, de trente arpents de terre à Jersei (1230), par Guillaume des Minières, chevalier, d'une rente de quatre setiers de blé assignée sur son moulin du Sacq, appelé le moulin aux Fèvres (1231. Le produit de cette donation devait être employé en acquisition délivres), par Isabelle, veuve de Roger du Bosc, chevalier, sSur de feu Richard de Tournebu, chevalier, d'une rente de quarante sous assignée sur quatre pièces de terre situées dans la paroisse de Guichainville (1237) ; confirmation par Robert II Poulain, archevêque de Rouen, de l'accord conclu entre lui, d'une part, et Jean de Martigni, abbé de Saint-Taurin, d'autre part, au sujet des droits que l'abbaye de Saint-Taurin prétendait avoir, aux termes de la charte du roi Richard CSur de Lion, sur le manoir et sur la forêt de Louviers appartenante l'archevêque (Latran, 2 décembre 1214). Fol. 89-94. Bulles d'Honorius III. Le pape autorise les religieux de Saint-Taurin à percevoir les dîmes novales dans les paroisses où ils ont droit de percevoir d'anciennes dîmes et dans une proportion correspondante à l'importance de ces dernières (Rieti [Reate], le 3 des calendes d'août, la dixième année du pontificat. 1225) ; donation et confirmation à l'abbaye par Guillaume des Minières, chevalier, seigneur de Corneuil, d'une rente de quatre setiers de blé assignée sur le moulin aux Fèvres, paroisse du Sacq, et d'une autre rente de 20 sous à percevoir sur Marc de Corneuil, son tenancier (1246) ; vente à l'abbaye par Raoul des Planches, bourgeois de Louviers, d'un pré et d'un jardin, avec un chemin et un grenier situés près du moulin Jourdain, entre le fief de l'archevêque de Rouen et celui des religieux de Saint-Taurin, pour le prix de 298 livres et 10 sous tournois (1249) ; id., par Henri Le Roux, du terrain servant d'emplacement au moulin du Vent récemment édifié par les religieux de Saint-Taurin (1252) ; reconnaissances au profit de l'abbaye par Onfroi Le Bruant, Jeanne, veuve de Toustain Le Bruant, et leurs héritiers, de rentes seigneuriales assignées sur le fief de la Bruanderie (1253). Fol. 95-100. Donations à l'abbaye par Raoul des Planches, bourgeois de Louviers, de sa maison du Martrey (1256) et d'une autre maison, construite en pierre, située près de la grange de Pierre Berselon (1251) ; bail à ferme perpétuelle passé par le chapitre d'Évreux aux religieux de Saint-Taurin de la dîme que les huit chanoines de l'ancienne fondation avaient droit de prélever sur deux acres de terre appartenant à l'abbaye, moyennant une rente annuelle de deux setiers d'orge. Les considérants de ce contrat rappellent que les religieux de Saint-Taurin avaient fait clore de mur ces deux acres de terre, ce qui en rendait l'accès difficile aux décimateurs (1252) ; accord passé entre Marguerite, abbesse, et le couvent du Trésor, d'une part, et l'abbaye de Saint-Taurin, d'autre part, au sujet de la perception des droits de dîme appartenant à l'abbaye de Saint-Taurin sur des terres situées paroisse Saint-Rémy, près de l'abbaye du Trésor, triège « de Longo Busco » (1258) ; vente à l'abbaye par Oger Houpequin, fils de feu Renou Houpequin, chevalier, d'un héritage situé à Évreux, au Buisson, paroisse de Saint-Aquilin, pour le prix de 100 livres tournois (1260) ; id., par Guillaume Corbet, d'une rente de 2 sous parisis assignée sur une grange située dans la paroisse Saint-Germain de Croisy, pour le prix de 20 sous parisis (1260) ; id., par Robert La Pie, d'une masure avec son contenu (cum sua garnestura), située à Saint-Marcel de Longueville, près de la vigne des religieux de Saint-Taurin appelée les Plantes, pour le prix de 42 sous tournois (1262). Fol. 101-105. Vente à l'abbaye, par Simon de Bernienville, d'une pièce de terre située à Évreux, paroisse Saint-Aquilin, aux Ardillières, pour le prix de 16 livres tournois (1263) ; bail à fieffe passé par l'abbaye du Bec à celle de Saint-Taurin du pré que les religieux du Bec possédaient à Évreux, appelé le pré du Bec, borné d'un côté le pré des religieux de Saint-Taurin, d'autre côté le fief de l'évêque d'Évreux, d'un bout le grand chemin du Roi et d'autre bout les bains de Saint-Taurin (1251) : engagement pris par un certain nombre de tenanciers de l'abbaye de Saint-Taurin au sujet des obligations résultant pour eux de la banalité du moulin de Saint-Taurin situé dans la paroisse de Saint-Aquilin (1290) ; transaction passée entre le maire et les habitants de Nonancourt, d'une part, et l'abbaye, d'autre part, au sujet des droits de coutume dus à l'abbaye le jour de la foire de Saint-Laurent-des-Bois, « Saint Lorenz en la Campaigne joste Marcilly ». La transaction décide que les habitants de Nonancourt seront exempts de tous droits de coutume à l'occasion de ladite foire moyennant le payement à l'abbaye d'une rente annuelle de cinq sous tournois (1290) ; jugement du bailli de Gisors, rendu aux assises d'Évreux et dispensant les religieux de Saint-Taurin, contrairement aux prétentions de Richard Parcheval, chevalier, de se dessaisir d'une rente de deux setiers de blé et deux chapons qu'ils avaient achetée dans le fief dudit Richard Parcheval (1288) ; lettres de Denis Bataille, bailli de l'archevêque de Rouen, énumérant, d'après l'enquête testimoniale par lui faite, les droits d'usage appartenant aux religieux de Saint-Taurin dans la forêt de l'archevêque à Louviers (1288). Fol. 106-112. Autorisation donnée aux religieux de Saint-Taurin par Jean de Marle, bailli de Gisors et de Vernon, d'après les ordres du Parlement de Paris auquel l'abbaye s'était adressée, « de fere deus arches et deus piliers en mi l'iaue » sur le bras de la rivière d'Iton traversant l'enclos de l'abbaye, afin de réunir les anciens murs dudit enclos aux murs nouvellement construits, « pour retrere dudit clos le commun de la gent et de la ribaudaille, que els n'i entrassent... En tele manière qu'il facent les dites arches si hautes que li pescheeur et tuit cil qui en la dite rivière ont lour usage de pechier puissent passer par dessouz et user de lour usage si comme devant » (1290) ; lettres de Philippe-Auguste, roi de France, accordant ou confirmant à l'abbaye des droits d'usage dans la forêt d'Évreux. Le Roi accorde notamment aux religieux de Saint-Taurin vingt-six charretées de bois à deux chevaux par an, pour être employé au lavage de leur linge en dehors de l'enclos de l'abbaye, en considération de ce qu'il était malséant que les femmes habituées à faire la lessive se livrassent à cette occupation dans l'enclos de l'abbaye et au milieu des religieux (1191) ; fondation par l'abbaye de Saint-Taurin d'un hospice pour les pauvres sur un emplacement donné par elle, à la prière des habitants de Louviers, et faisant partie de son domaine de Louviers. Par le même acte, Guillaume Le Maçon est nommé administrateur de cet hospice sous le commun contrôle des religieux de Saint-Taurin et des bourgeois de Louviers (1212) ; donation à l'abbaye par Georges Neel et Eustachie, sa femme, d'une rente de deux muids de blé assignée sur leurs dîmes de Prey et confirmation par les mêmes de la donation des dîmes du fief de Miserey faite à l'abbaye par Robert Neel (s. d.) ; relevé des rentes en vin rouge et en vin blanc dues à l'abbaye sur les vignes de Longueville ; attestation délivrée par les exécuteurs testamentaires de Richard de Belle-vue, évêque d'Évreux, pour établir que si lors du service funèbre de l'évêque, célébré, suivant l'usage, dans l'église Saint-Taurin, les religieux de Saint-Taurin avaient fourni le luminaire, c'avait été de leur plein gré, et que la somme de 25 sous tournois qui leur était due pour ce luminaire leur avait été remboursée sur les biens de l'évêque défunt (1237). Fol. 113. Attestation de l'hommage prêté à l'abbé de Saint-Taurin par Jean du Martrey, dans la cour du manoir de l'abbaye à Louviers et suivant la forme accoutumée (1306). Fol. 114. Copie (transcrite au commencement du XVIIe siècle) de l'épitaphe de Benoît Le Duc, abbé de Saint-Taurin, décédé le 22 février 1503 : « Hic jacet bonx mémorix Benedictus Le Duc, hujus cxnobii abbas per XIII annos, beati Benedicti regulx sedulus observator, qui postquam hujus chori cathedras et pulpitum strui fecit, animam efflavit anno Domini millesimo quingentesimo secundo, die XXII februarii, cujus anima pace xterna fruatur. Amen. Pater noster. Ave. » Fol. 115-122. Copie de la charte de confirmation par Richard CSur de Lion, roi d'Angleterre, des biens et des possessions de l'abbaye, datée du Vaudreuil, le 15 janvier 1195. (Copie collationnée en 1767 par les notaires d'Évreux sur le titre original représenté par le sieur Gilles Biard, agent de l'abbaye de Saint-Taurin.).