Retracer l'histoire d'un édifice public (mairie, école, église, hôpital, etc.)
Les fonds d'archives publiques permettent de retracer tout ou partie de l'histoire des édifices publics, quelle que soit leur nature : mairie, école, église, hôpital, etc.
En règle générale, les dossiers et documents permettant de retracer un tel historique sont très complets pour les XIXème et XXème siècles, permettant de suivre la conception, la construction et la réception des travaux, mais également l'entretien, les modifications, et bien sûr l'usage des bâtiments en question. Pour les périodes antérieures au XIXème siècle, les chances de retrouver des documents utiles sont plus incertaines, et dépendent de l’état de conservation des fonds.
Bien sûr, chaque édifice public possède une histoire particulière, propre à sa nature, sa situation géographique et des aléas de son fonctionnement au cours du temps. Il est toutefois possible d'identifier des pistes de recherche communes.
Sommaire
. 1
Sources par types d'édifices2
Édifices communaux. 2
Édifices d’État et départementaux
Édifices hospitaliers, de soin et d'assistance
Édifices religieux
Monuments historiques. 3
Sources transversales. 3
Les documents figurés (photographies, plans, etc.). 3
Les fonds d'archives d'architectes. 4
.
Sources par types d'édifices
Selon le statut (bâtiment communal, départemental, d'État, etc.) et la fonction (administrative, sanitaire, cultuelle, pénitentiaire) de l'édifice sur lequel portent les recherches, les fonds à consulter en priorité ne seront pas les mêmes.
Édifices communaux
Exemples : mairies, écoles, églises, presbytères, halles, justices de paix, salles des fêtes, terrains de sport, bureaux de poste, monuments (dont monuments aux morts), fontaines et puits, etc.
Série O (Administration et comptabilité communales, 1800-1940)
Bien que l'ensemble de la série soit potentiellement utile, les sous-séries à consulter en priorité sont : la sous-série 3 O (Biens communaux) et la sous-série 5 O (Travaux communaux).
Pour cette dernière, la section 5 O 6 est particulièrement intéressante : elle contient un grand nombre de documents transmis par les communes elles-mêmes, classés par communes puis par bâtiments. Ces dossiers contiennent de très nombreuses informations sur les travaux effectués au fil des ans sur lesdits édifices communaux. Les dossiers postérieurs aux années 1940 sont conservés au sein des sous-séries 80 W et 81 W.
Archives des communes
Les archives produites par les communes elles-mêmes peuvent se trouver dans les mairies des communes. Si leur classement suit le cadre de classement classique, il faudra se concentrer sur la série DD (Biens communaux, avant 1790) et la série M (Bâtiments communaux, après 1789).
Certaines communes ont déposé leurs archives les plus anciennes aux Archives départementales de l'Eure, en série EDT (Archives communales déposées).
Édifices d'État et départementaux
Exemples : préfecture, sous-préfectures, hôtel du département, palais de justice, prisons, école normale, etc.
Série C (Administrations provinciales, avant 1790)
Quelques articles de cette série apportent un éclairage sur l'histoire des édifices "publics" anciens du département (qu'ils existent toujours ou qu'ils aient disparu). Les documents les plus pertinents sur ce sujet sont à rechercher avant tout dans les articles C 1 à C 27 (intendance de Rouen). Les articles de l'intendance d'Alençon, des bureaux intermédiaires et des élections ne comprennent pas, à priori, d'archives traitant des édifices eux-mêmes.
Série N (Administration et comptabilité départementale, 1800-1940)
Principale source historique sur l'activité du département au cours du XIXème siècle et du début du XXème siècle, cette série des Archives départementales de l'Eure est notamment constituées de sous-séries consacrées aux affaires bâtimentaires en général (sous-séries 17 N à 19 N : Bâtiments départementaux), mais également à des types de bâtiments spécifiques (sous-série 20 N : Sous-préfectures ; sous-série 21 N : Tribunaux ; sous-série 22 N : Prisons ; sous-série 23 N : Casernes de gendarmerie ; etc.).
Autres séries (série R, série Y, etc. - 1800-1940)
Quelques séries des Archives départementales de l'Eure conservent en leur sein des dossiers relatifs au suivi de édifices dépendant de l’État.
Ainsi, la série R (Affaires militaires, 1800-1940) contient quelques documents concernant le suivi immobilier des casernes et autres bâtiments militaires, tandis que la série Y (Établissements pénitentiaires, 1800-1940) en fait de même pour les prisons et les différents bâtiments pénitentiaires, et la série Z (Sous-préfectures, 1800-1940) pour les immeubles des sous-préfectures du département.
Lesdits dossiers sont toutefois extrêmement concis, ne présentant que peu d'informations. Il peut alors être pertinent de réorienter ses recherches vers les institutions nationales (notamment les Archives nationales).
Édifices hospitaliers, de soin et d'assistance
Exemples : hôpitaux, asiles, sanatoriums, préventoriums, orphelinats, foyers, etc.
Série X (Assistance et prévoyance sociale, 1800-1940)
Cette série contient, entre autres, les dossiers relatifs aux contrôle des établissements de soin et d'assistance du département par les services préfectoraux. Le suivi immobilier et foncier concernera surtout les établissements hospitaliers (sous-séries 3 X à 28 X), mais d'autres sous-séries peuvent également contenir quelques dossiers à la marge.
Archives des établissements
Certains établissements importants conservent encore eux-mêmes leurs archives historiques (le cas est toutefois très rare dans le département de l'Eure). Il convient alors de les contacter directement.
La plupart de ces établissements ont toutefois déposé leurs archives historiques aux Archives départementales, qui les conservent au sein de la série HDT (Archives hospitalières déposées).
Archives des communes
Un nombre conséquent d'établissements de taille modeste dépendaient des communes elles-mêmes, en général jusqu'au milieu du XXème siècle. Il convient alors de se reporter aux fonds d'archives relatifs aux communes (série EDT, série O, archives toujours conservées en mairie).
Édifices religieux
Exemples : abbayes, cathédrales, églises, temples, etc.
Séries G et H (Avant 1790)
Cette série contient, entre autres, les dossiers relatifs aux contrôle des établissements de soin et d'assistance du département par les services préfectoraux. Le suivi immobilier et foncier concernera surtout les établissements hospitaliers (sous-séries 3 X à 28 X), mais d'autres sous-séries peuvent également contenir quelques dossiers à la marge.
Séries Q et V (1800-1940)
La série Q (Domaines, enregistrement, hypothèques, 1800-1940) contient – entre autres – les procès-verbaux d'adjudication des biens du clergé au cours de la Révolution, souvent accompagnés d'inventaires. Elle conserve également les dossiers de dévolutions, inventaires et séquestres des biens mobiliers et immobiliers de l'Église réalisés après le décret du 29 décembre 1905.
La série V (Administration publique des cultes, 1800-1940), constitué d'archives de différentes origines mais toutes relatives à l'action administrative et aux relations avec les associations cultuelles, regroupe notamment les dossiers de suivi de l'entretien des édifices cultuels, toutes religions comprises.
Archives des communes
Par la loi du 2 janvier 1907, la quasi-totalité des églises catholiques sont devenues des propriétés publiques, dévolues à l'exercice du culte. À ce titre, la gestion bâtimentaire incombe donc aux communes.
Archives des institutions religieuses
Depuis le Concordat de 1801, les institutions cultuelles sont des institutions privées. Par conséquent, l’administration diocésaine et les ordres religieux pour l’Église catholique et les Églises réformées conservent la plupart de leurs propres archives.
A noter toutefois que les Archives départementales conservent deux fonds d'archives issus de telles institutions : le fonds 6 J (Archives déposées de l'évêché d'Évreux) et le fonds 15 J (Archives des paroisses et des confréries), dont quelques articles peuvent apporter des informations sur les édifices religieux liés.
Monuments historiques
Un nombre conséquent de bâtiments publics (qu'ils soient communaux, d'État ou autre) sont protégés au titre des Monuments historiques. Par conséquent, il est possible de trouver des dossiers d'inscription/classement et d’entretien dans la sous-série 139 T (Monuments et sites historiques ; Antiquités et objets d'art), puis dans la série W pour la période postérieure à 1940.
On y retrouve ainsi de nombreuses églises, mais également plusieurs châteaux du département (par exemple Château-Gaillard). Toutefois, ces dossiers sont généralement très succincts, et n'offrent que bien peu d'informations au chercheur.
La Médiathèque du patrimoine et de la photographie (MPP) conserve les archives et la documentation de l'administration des Monuments historiques, bien plus riches que les dossiers tenus par les préfectures et conservés aux Archives départementales.
Sources transversales
D'autres fonds des Archives départementales de l'Eure, plus généralistes, sont des sources complémentaires à ne pas négliger pour retracer l'histoire d'un édifice public.
Les documents figurés (photographies, plans, etc.)
Les séries Fi (Fonds figurés) et PL (Cartes et plans) fournissent des supports visuels diversifiés, qui permettent de rendre compte d'une autre manière de l'évolution du bâti public.
Voir notamment (mais pas exclusivement) les sous-séries suivantes :
- 24 Fi : Fonds Duclos - Tirages noir et blanc, architecte de la reconstruction d'Évreux ;
- 38 Fi : Fonds Saussaye ;
- 39 Fi : Fonds Camus - Fonds de la mission photographique de la préfecture.
- 2 PL : Plans d'Ancien Régime - Plans terriers ;
- 6 PL : Plans d'édifices (publics et privés) ;
- 7 PL : Plans du ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme.
Les fonds d'archives d'architectes
Quelques fonds d'archives privées d'architectes sont conservés au sein de la série J (Fonds entrés par voie extraordinaire). Certains d'entre eux ayant travaillé sur des bâtiments publics, la consultation de ces fonds offre un autre éclairage sur lesdits bâtiments.
Voir notamment les fonds suivants :
- 106 J : Fonds Bergouignan (2ème moitié DU XXème siècle) ;
- 152 J : Fonds Henri-Robert Feuillade (1945-1963) ;
- 174 J : Fonds du cabinet Guy Ducellier (1979-2011).
Télécharger la fiche